La littérature de jeunesse dans tous ses états

Archives mensuelles : février 2014

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Copyright image: Bayard Jeunesse/Fernanda Brussi

Lorsque l’on mêle la romance de Journal d’un vampire (L.J. Smith), ou celle de Twilight, avec une version remaniée d’un passage de la Genèse évoquant la chute du paradis des anges tentés par de jeunes mortelles, on obtient Damnés, de Lauren Kate, un roman adolescent mêlant fantastique et histoire d’amour sous l’auréole brisée d’anges déchus.

La saga littéraire est devenue une source aujourd’hui inépuisable d’histoire en tout genre. Depuis des années, elle fait émerger surtout des histoires fantastiques où se mêlent histoires d’amours paranormales, meurtres et magie. Mais, force est de constater que les personnages se retrouvent les uns dans les autres dans les différentes sagas et qu’ils gardent les mêmes caractéristiques, qui sont devenus propres au roman fantastique jeunesse.

On peut donc voir à travers Damnés, des personnages inspirés de Journal d’un vampire. L’héroïne, Luce, étrange reflet du nom de Lucifer, n’est que la pâle copie d’une Elena perdue entre ses deux vampires. L’une orpheline et l’autre éloignée de ses parents, cloîtrée dans une sorte de lycée asile pour cas dangereux pour avoir brûlé vif, par accident, son petit copain; les deux filles vivent au jour le jour et tentent de se remettre de leur drame respectif. Le problème adolescent vient alors se poser : comment faire lorsque l’on est belle et mal dans sa peau pour se remettre d’un drame? Et bien, tomber amoureuse d’une créature paranormale et d’une autre pour compliquer encore plus les choses parait alors une bonne idée. Car c’est de ses histoires que le public Young Adult raffole : le trio amoureux. Luce se voit donc attirée par deux anges, l’un dont son attirance en vient à l’obsession : Daniel (prénom peu approprié pour un ange déchu qui le décrédibilise totalement), un jeune homme désagréable et froid qui la repousse constamment de peur de lui faire du mal; et Cam, ange déchu brun ténébreux, conspirateur, tentateur et bad boy qui ne la laisse pas indifférente … Impression de déjà vu? Et bien oui, les deux garçons ne peuvent que se comparer aux deux vampires, Stephan et Damon, qui, à part leur prénom et leur statut sont le miroir caractéristique des deux anges. L’un a peur que sa soif de sang ne prenne le dessus, et l’autre l’encourage à se « lâcher » totalement (ces deux personnages pouvant se comparer aisément à Angel et Spike de Buffy).

L’héroïne est entourée d’amis et d’ennemis stéréotypés : Penn, petit intello, proche des professeurs est digne d’une Hermione Granger. Gabbe, blonde, superficielle, habillée à la mode (même dans un asile), fait de l’ombre aux accros shoppings B. et S. de Gossip Girl. Et Ariane, l’ange déchu, rebelle et loufoque, peut rivaliser avec une certaine vampire Alice Cullen. Néanmoins, leur passé est basé sur leur chute du paradis.

Quant aux histoires d’amours, elles sont toujours si fortes que les personnages ne peuvent résister longtemps à se mettre ensemble… Mais est-ce bien raisonnable quand on sait que le premier a fini brûlé vif ? Là, vient l’attirance inexplicable du paranormal…

Toute l’histoire de Damnés se déroule au centre de réinsertion, une sorte de lycée, où les anges camouflent leur malédiction (un peu comme les Cullen de Twilight), entouré par un cimetière datant de la guerre de sécession. Tout comme Journal d’un vampire, qui mêle lycée et ville historique datant elle aussi de la guerre de sécession. Hasard ou similitude… ? Ces lieux deviendront le théâtre de drames et de troubles mystérieux qui animent les récits fantastiques et qui sont indissociables des romans jeunesses. Car oui, on le sait, la référence historique, reprise et reprise, de la guerre de sécession reste une thématique inépuisable qui renvoie aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif, à un Abraham Lincoln chasseur de vampire et à des sorciers et sorcières esclaves venant aider nos héros d’aujourd’hui contre la menace vampire ou lycan. Mais force est de constater qu’une histoire d’ange vient renouveler l’éternelle histoire de vampire et de loup garou qui envahissent les livres jeunesses de ces dernières années. Tout en restant dans le mélodrame paranormal, pour adolescente vampirisée, il renoue avec le genre fantastique et sombre de la littérature de jeunesse Young Adult.

Racheté par Disney pour l’adaptation cinématographique et attendu dans les pays anglo-saxon, la saga  promet une explosion record au cinéma dans la lignée Twilight. Car, il faut bien se le rappeler, quand « le lion s’éprend de l’agneau » (CF Twilight), cela fait des étincelles au box-office.


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copyright image: PKJ

Récemment, j‘ai lu Le Labyrinthe, un livre jeunesse écrit par James Dashner. J’ai adoré ce livre car il nous fait rentrer dans un univers d’énigme et apocalyptique. Le héros, Thomas, arrive dans une « boîte » au milieu d’un bloc entouré d’un gigantesque labyrinthe, où d’autres garçons l’attendent. Il ne sait pas d’où il vient, qui il est (mis à part son prénom) et comment il est arrivé ici. Les autres « blocards » ont le même trou de mémoire et essaient de s’organiser à l’intérieur de ce bloc. Le labyrinthe qui entoure le bloc est une création des « Créateurs » qui envoient des vivre et autres objets utiles aux blocards pour leur survies. Le labyrinthe autour du bloc s’ouvre la journée pour laisser les garçons trouver une possible sortie et se referme la nuit. La nuit, les murs se déplacent et le labyrinthe n’a ainsi jamais les mêmes couloirs. Il renferme d’infâmes créatures, les Griffeurs, mi-vivantes, mi-robots, qui en piquant transforment les garçons en leur faisant récupérer des brides de leur mémoire passée dans laquelle ils voient la Terre en feu et la « braise ». Thomas va essayer de s’intégrer au groupe et de découvrir les secrets du labyrinthe. Il va devenir « coureur » afin de trouver une sortie et va vite découvrir que le labyrinthe est insoluble et qu’il n’est qu’une épreuve destinée à un plan bien plus grand des créateurs, en rapport avec une irruption solaire et un virus…

Un mélange d’Hunger Games, d’une société multinationale fictive de recherche pharmaceutique, Umbrella Corporation, de Resident Evil mélangé à un monde post-apocalyptique entrelacé dans un labyrinthe hermétique où le dénouement final sera des plus surprenant!

Adapté au cinéma, il sera à l’affiche le 22 octobre 2014. Pas de bande-annonce pour le moment, mais l’affiche du film promet un labyrinthe grandiose qui a l’air fidèle à celui du roman…

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