La littérature de jeunesse dans tous ses états

La métamorphose dans la littérature de jeunesse

Bonjour, Le Blog des étudiants en Master 2 Littérature de Jeunesse interview aujourd’hui deux étudiantes sur le thème des métamorphoses en littérature de jeunesse. Composé de deux mots d’origine grecque, meta  le “changement” et morphè, “morphose”, la forme ; la métamorphose est donc un procédé de changement de forme. Mais quel changement? Ou plutôt, quels changements? Car il n’y en a pas qu’un seul ! Tant pour les personnages que pour les histoires elles-mêmes, la métamorphose est aujourd’hui exploitée par tous les auteurs jeunesse, que ce soit une métamorphose psychologique, physique ou en être surnaturel. Dans cette interview, nos deux étudiantes, Alexandra et Gaëlle, s’intéresserons à la métamorphose dans la littérature pour adolescent, c’est-à-dire à la littérature dite Young Adult, ainsi qu’au problème que pose la métamorphose dans la production éditoriale de nos jours.

On peut voir que dans beaucoup de livres ados, et surtout depuis l’adaptation de romans à l’écran, les métamorphoses physiques, qu’elles soient en personnages fantastiques beaux, surpuissants ou dotés de caractéristiques physiques exceptionnelles ou que ce soit juste un changement physique du personnage pour le rendre plus beau, sont à l’honneur. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Alexandra : Oui, c’est exact. On remarque, aujourd’hui, que la mode littéraire du moment tel que le genre fantastique met en avant des héros qui évoluent vers une métamorphose physique surnaturelle. Dans Twilight, de Stephenie Meyer, l’héroïne, Bella, désire une métamorphose. Elle veut devenir vampire depuis le tome 1 du livre pour être avec celui qu’elle aime. Ces métamorphoses désirées sont souvent au cœur du roman ado et font l’objet d’une histoire d’amour. On a donc des métamorphoses qui amènent l’histoire vers un but précis, celui de devenir un autre ou une autre pour être avec une personne ou pour vaincre la mort. Car si les romans de vampires marchent si bien, ce n’est pas pour rien. La métamorphose vampirique défie la peur de la mort humaine et de ce qu’il y a après ; mais en mêlant histoire d’amour, ils agissent aussi sur la peur de finir seul. En effet, la métamorphose vampire joue ainsi sur deux aspects : vaincre la mort et trouver l’amour éternel.

Néanmoins, on peut voir aussi que certaines métamorphoses ne sont pas voulues et que le personnage en subit une contre sa volonté. Dans certains contes par exemple, tels que La Belle et la Bête, de Madame Le Prince de Beaumont, le prince est métamorphosé en bête et subit une malédiction. Dans les Métamorphoses d’Ovide, certains héros subissent des métamorphoses de la part des dieux contre leur volonté.

On peut alors dire que la métamorphose a un but négatif ?

A : Non, pas forcément. Dans les contes, par exemple, c’est en général une épreuve dont le héros ressort grandi. Et dans les métamorphoses, ce sont les dieux qui punissent ou aident le héros par sa transformation. On a donc une métamorphose à « double tranchant ». Elle peut être bénéfique ou néfaste.

Dans La maison de la nuit, de P.C. Cast et Kristin Cast, et dans 16 lunes, de Kami Garcia et Margaret Stohl ; les héroïnes sont contraintes par la transformation. Zoey Redbird, dans La maison de la nuit, se transforme petit à petit en vampire et peut mourir si elle ne survit pas à la transformation mais accepte sa transformation. Lena Duncan, dans le roman 16 Lunes, sait qu’elle a au-dessus d’elle une malédiction qui décidera si elle appartiendra aux ténèbres ou à la lumière. Elle sait que le jour de ses 16 ans, elle recevra des pouvoirs magiques, soit ténébreux soit bénéfiques et qu’elle se transformera selon les pouvoirs. Sa métamorphose n’est donc pas désirée et influe par avance sur le personnage qui se replie sur lui-même et fuit les autres. On a donc ici deux métamorphoses, celle qui n’est pas encore arrivée et celle qui change sa personnalité.

Vous avez surtout parlé de métamorphoses surnaturelles. Toutes les métamorphoses sont donc surnaturelles ?

A : Non, on peut aussi voir que les métamorphoses ne sont pas forcément surnaturelles. Dans la lignée de Twilight et de 16 Lunes, Humaine, de Rebecca Maizel, met en évidence un vampire de 500 ans qui redevient une humaine de 16 ans du jour au lendemain. On a ici une métamorphose inverse navigant sur un schéma original peu exploité de la transformation d’un être surnaturel en un être humain sans pouvoir. On a ici un être surhumain qui redevient comme tout le monde et affronte son adolescence avec les problèmes que chacun rencontre dans la vie, sans pouvoir particulier pour l’aider.

Dans les dystopies, on voit également que les métamorphoses ne sont pas surnaturelles. Dans la sélection, de Kiera Cass, les jeunes filles entrent en compétition pour gagner le cœur du prince et sont ainsi transformées pour être plus belles et présentables. Dans Hunger Games, Katniss passe d’une enfant du district 12 pas maquillée, mal habillée et pauvre, à une jeune fille belle, riche et parée de beaux habits du Capitole. Les métamorphoses sont donc ici purement physiques et l’on peut plus aisément s’identifier au héros.

Néanmoins, dans Hunger Games, la métamorphose de Katniss agit également sur l’aspect psychologique du personnage qui se sent de plus en plus mal face au monde qui l’entoure et qui devient un symbole de la beauté et de l’amour au capitole et de la révolution dans les districts.

Si je comprends bien, quand on parle de métamorphose, il n’y a pas que le corps qui change. Pourquoi peut-on parler de métamorphose pour la psychologie des personnages?

G : La métamorphose psychologique, on ne la voit pas forcément d’emblée. Elle est installée au fur et à mesure du récit, au fur et à mesure que l’histoire se déroule et que le personnage vit ses aventures. Et c’est dans ces moments-là que la transformation s’opère. Quand on lit un roman, le changement psychologique coule de source, il est naturel, puisqu’on sait que les expériences changent les esprits. Mais c’est tellement naturel qu’on ne remarque pas ces changements. Qui aurait pu dire au début de la saga Harry Potter que le personnage de Neville Longdubat, grand peureux à 11 ans, deviendrait ce jeune homme courageux à 17 ans ? Alors oui, pour ce personnage-là, on avait un indice, le Choixpeau l’a envoyé dans la maison Gryffondor, là où vont les sorciers courageux. Mais cette décision a changé la vie du jeune garçon. Il serait certainement resté craintif s’il avait été à Pouffsouffle. Le changement s’est effectué lentement au contact de ses amis de Gryffondor, des aventures qu’il a vécues avec Harry, Ron et Hermione, des aventures qui l’ont forgé, qui lui ont appris à avoir moins peur du monde, qui lui ont appris qu’il était autant un très bon sorcier que ceux qui l’entouraient. C’est l’un des exemples le plus marquant, à mon sens, dans la littérature pour adolescent, cette littérature qui aide à faire grandir les enfants. Tous les personnages principaux de la saga Harry Potter connaissent cette métamorphose. Ils grandissent, atteignent la puberté, et avec cela arrivent les questions qui taraudent tous les adolescents, et plus encore au vu du contexte de ces romans, la guerre, l’amitié, tout cela va leur permettre de se découvrir, de comprendre qui ils sont.

Est-ce que ce n’est qu’une histoire de puberté alors?

G : Non, ce n’est pas que ça. Katniss Everdeen, héroïne de la trilogie Hunger Games, est déjà une jeune adulte. Elle a 16 ou 17 ans, sa puberté est finie. Pourtant, en plus des métamorphoses physiques imposées – comme Alexandra en parlait – il y a aussi son mental qui a été chamboulé. Si au début elle est une jeune femme indépendante, qui aime sa vie malgré sa dureté, elle reste une jeune femme somme toute banale, qui n’espère pas beaucoup pour son avenir. Le premier changement arrive avec la nomination de sa petite sœur pour être le tribut féminin de leur district. Quand elle dit non, c’est son impulsivité qui parle, et son amour pour sa sœur. Et malgré sa peur, elle devient déterminée à survivre à partir de cet instant. Elle deviendra ensuite un symbole, une personne que tout le monde admire pour son courage, sa loyauté, sa force, sa façon d’être, ce qu’elle apprit au fil de l’histoire et qui l’ont fait changé. Elle comprendra alors l’importance que revêt d’être une icône pour le reste du monde. Et enfin, en tant que symbole de la Révolution, son rôle prendra alors tout son sens à ses yeux, autant parce qu’elle comprendra bien mieux les machinations du Capitole que parce qu’elle apprendra à relativiser, à aimer malgré la douleur. Ce sont toutes ces choses, les horreurs qu’elle a vécues lors de deux Hunger Games auxquels elle a participé, la vision de la vraie nature humaine, prête à tout pour survivre, qui vont la faire évoluer.

Ce sont les évènements extérieurs qui font grandir, donc?

G : Exactement. Je prendrais l’exemple de Frodo Baggins, le neveu de Bilbo. Dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, Frodo n’évolue pas tant que ça, contrairement à Pippin ou Merry, ses amis. Essentiellement parce qu’il s’enfuit à la fin du premier tome. Il n’a pas la possibilité de vivre les mêmes aventures que Pippin ou Merry, il ne va pas à la guerre, il ne rencontre pas le père de Boromir, à moitié fou d’avoir perdu son fils. Il ne rencontre pas ces personnes qui ont fait réfléchir les deux autres hobbits sur ce qu’étaient le monde et les hommes. Le Seigneur des Anneaux n’est pas exactement un ouvrage pour la jeunesse, de par sa densité et par le lectorat visé à la publication, qui était clairement adulte. Mais en Fantasy, en Héroïc-Fantasy plus particulièrement, si le héros n’évolue pas sensiblement après avoir vécu ses aventures c’est qu’il n’en avait pas tant besoin que cela. On peut légitimement penser que c’est pour cela que Tolkien se centre ensuite sur Aragorn, Legolas et Gimli, parce qu’il n’avait plus rien à dire sur celui qui devait être son “héros”.

Nous avons vu la métamorphose physique, psychologique des personnages inspirant écrivains et scénaristes mais peut-on parler d’une métamorphose de la littérature de jeunesse ?

A : Oui, nous avons pu remarquer, avec la sortie de film ou de séries adaptées de romans jeunesses, que la littérature de jeunesse, et surtout les romans ados, se transforment et transforment certaines histoires. Par exemple, avec la série télé Once upon a time, certains auteurs ont repris les contes pour « métamorphoser » leurs histoires initiales. Ainsi dans Cinder, Marissa Meyer transforme Cendrillon en jeune fille mécanicienne, mi-humaine, mi-cyborg, toujours traumatisée par sa belle-mère. Dans le tome 2, Scarlet (le petit chaperon rouge) suit un personnage du nom de Wolf afin de retrouver sa grand-mère et est aidée par Cendrillon. Dans Alice au pays des zombies, de Gena Showalter, l’auteur transforme Alice au pays des merveilles en tueuse de zombies.

On voit donc ici une métamorphose des vieux contes et des personnages des contes en eux-mêmes adaptés aux histoires d’aujourd’hui comme les dystopies ou les invasions extraterrestres et zombies qui reviennent à la mode.

En revanche, dans Sortilèges, d’Alex Flinn, l’auteur reprend le conte de la Belle et la Bête et le transpose de nos jours, la sorcière est la gothique du lycée et la bête est le « beau gosse » riche du lycée. L’auteur métamorphose le conte pour qu’il soit plus contemporain et joue ainsi avec les clichés des lycées et ados de notre époque. Il adapte le conte à la société actuelle.

Avec la métamorphose, on voit que les auteurs s’adaptent à la mode du moment et vont jusqu’à transformer certains personnages en le mélangeant à d’autres histoires. Dans le livre tiré de la série Once upon a time, Rumpeltinskin est en même temps le Nain Tracassin du conte éponyme des Frères Grimm et la Bête, le petit chaperon rouge est un loup-garou et le Prince Charmant de Blanche-Neige a un jumeau qui doit épouser la fille de Midas… On en vient même à se perdre dans les personnages, mais cela reste très original et bien ficelé.

Donc, on retrouve dans les œuvres de la littérature de jeunesse autant de personnages se métamorphosant physiquement que mentalement. Ces deux types de métamorphoses sont certainement des allégories pour parler de changement que subissent les adolescents entre leur enfance et leur état adulte, quand les poils, les muscles, les seins apparaissent. Ils peuvent comprendre que tout le monde change, même les héros, surtout les héros. Ne voyons pas, en revanche, d’allégorie à la métamorphose de la littérature de jeunesse en elle-même, voyons-y juste une évolution naturelle, la littérature est en constante mutation après tout.

Vampires? Oui! … Mais avec modération …

vampire_academy-2copyright: Metropolitan Film Export

Le 5 mars sortait en salle l’adaptation cinématographique Vampire Academy tirée du livre homonyme de Richelle Mead paru en 2010 chez Castelmore. La série de best-sellers, écoulée à plus de 5 millions d’exemplaires, raconte l’histoire de deux jeunesse filles : Rose Hathaway, une Dhampir, qui doit protéger sa meilleure amie, Lissa Dragomir, une princesse vampire, de la menace des Strigoï, des vampires encore plus puissant. Elles vivent à la Vampire Academy, une école qui enseigne la magie aux vampires (un genre de Poudlard dans Harry Potter).

Etant fan de livres et de films de vampires, et bien que le livre ne m’aie pas tenté à la base (d’habitude, je lis le livre avant le film), j’ai quand même voulu aller voir le film pour me faire mon idée, malgré une bande-annonce, il faut le dire, pas attirante… A ma grande surprise le film n’était pas trop mal: humour, certains clichés sur les vampires inexistants, … Mais, le doublage français était une horreur et les niaiseries s’accumulaient. Néanmoins, le film m’a donné envie de lire le livre pour connaître la suite de cette saga.

En faisant mon mémoire sur l’impact des adaptations cinématographiques sur le livre jeunesse, j’ai pu interroger des ados sur leur lecture et sur leur choix de lecture. J’ai remarqué que certains s’étaient mis à lire un livre ou une saga car ils avaient été voir le film et qu’ils avaient eu envie de lire le livre. On peut alors remarqué que le film, pour un non-lecteur à un impact sur ces choix de lecture.

J’ai pu constater que pour ce film, cela avait été aussi mon cas. Le livre ne m’ayant pas tenté avant, le fait de le « voir » au cinéma m’a donné l’envie de le lire. J’ai changé d’avis, chose que je n’aurais pas fait si je n’avais pas vu le film.

On peut aussi remarquer, que les livres (best-sellers ou non) adaptés au cinéma relancent leurs ventes. En effet, durant mon stage chez Cultura (au moment de la sortie d’Hunger Games 2 et de La Cité des ténèbres, j’ai pu voir qu’au moment de la sortie de certaines saga au cinéma, ces sagas littéraires se plaçaient dans les meilleures ventes magasins. Les ventes sont alors relancées au moment de la sortie filmique, même si le film est un échec au box-office.

Néanmoins, on remarque que la mode du moment compte au moment de la sortie du film. En effet, la saga Twilight s’est essoufflée et a fait place aux dystopies et au retour de la Science-fiction. les vampires ne sont plus d’actualité et une série littéraire ayant eu un succès, comme Vampire Academy, ne se démarque pas au cinéma si cette mode n’existe plus …

Le Prince Caspian, Clive Staples Lewis

   Ce quatrième tome de la saga commence par un résumé du livre Le lion, la sorcière blanche et l’armoire magique, dans lequel les héros Peter, Susan, Edmund et Lucy trouvent une armoire magique qui les amènent dans le monde fantastique de Narnia, où se mêlent magie, animaux doués de paroles, sorcières et personnages mythologique. Ils en deviennent les rois et les reines après avoir vaincus la sorcière blanche et ramenés la paix à Narnia. Après de longues années de règne, et en retrouvant par hasard l’entrée de l’armoire magique,  ils reviennent dans leur monde à l’époque  où ils l’avaient laissé et redeviennent donc des enfants.

  L’histoire du Prince Caspian débute un an après ces évènements. Les quatre enfants attendent dans une gare, assis sur un banc, pour retourner en classe. Quand tout à coup, la magie les renvoie une fois de plus à Narnia. Ils se retrouvent sur une île, habitée des siècles auparavant, dans une épaisse forêt où ils retrouvent les ruines de leur ancien château, Cair Paravel, dans lequel ils avaient régné un an plutôt. Ils découvrent dans leur ancienne salle au trésor leurs objets fétiches tels que l’épée et le bouclier de Peter, la fiole de potion guérisseuse de Lucy et l’arc de Susan, mais la Trompe de Narnia, dans laquelle quiconque souffle obtient une aide, a disparu. Comment donc en un an le château a-t-il pu devenir ainsi ? Ils en déduisent que des siècles, voir mille ans, ont passé depuis leur dernière visite et que le temps ne s’écoule pas de la même façon à Narnia que dans leur monde. En repartant vers la côte, afin de quitter cette île, ils viennent en aide à un nain, jeté aux eaux par deux soldats, qui s’enfuient en les voyants sur cette île. Le nain, du nom de Trompillon, leur raconte que cette île à la réputation d’être hanté et que l’ancien Narnia n’existe plus. Les hommes, les Telmarins, venant d’une autre contré, Telmar, pays situé bien au-delà des Montagnes de l’ouest, ont envahie Narnia, tué toutes les créatures magiques et fait taire les arbres, les rivières et la magie. Trompillon, leur raconte qu’il est messager du Prince Caspian, descendant des rois Telmarins, mais croyant toujours en la magie à Narnia et voulant lui redonner à ses anciens habitants. Il leur raconte alors l’histoire du Prince Caspian. Elevé par son oncle, le roi Miraz, et sa tante, sa nourrice lui racontait le soir des histoires sur les anciens narniens dans lesquelles les animaux parlaient, les créatures vivaient dans les rivières et la forêt et où naïades, dryades, faunes, nains et magie existaient. Caspian savait que quatre enfants (Peter, Susan, Edmund et Lucy) avaient été rois et reines de Narnia et avaient entretenu la paix et tué la sorcière blanche des siècles auparavant. Il avait entendu parler d’Aslan, le grand lion, admiré de tous. Mais le roi Miraz, par peur de perdre son trône, lui interdit toutes ces histoires et le mit entre les mains d’un percepteur qui, dans le dos de Miraz lui racontait pareilles histoires. Caspian appris donc à manier l’épée, à monter à cheval et à combattre.

   Mais un soir, la reine accoucha d’un fils et il dû s’enfuir du palais pour ne pas être tué par le roi. Il s’enfuit à cheval, avec la trompe magique de Narnia et à travers son voyage rencontra les anciens disparus de narnia : le blaireau, Chasseur-de-truffes ; Trompillon et Nikabrik, les nains ; les trois ours Ventripotents ; Saute-brindille, l’écureuil ; Ouragan, le centaure ; Ripitchi, la souris et toutes autres créatures magiques cachés dans les forêts depuis la grande guerre. Ils décidèrent alors d’aider Caspian à combattre Miraz et de lui redonner le trône qui lui revient de droit. Ils livrèrent bataille sur les collines d’Aslan où Caspian demanda à Trompillon d’aller chercher de l’aide. Au moment où Caspian souffla dans la trompe, les quatre enfants étaient à la gare et la magie les a ramenés à Narnia.

   Après avoir raconté son histoire, Trompillon parti avec les quatre enfants à la recherche de Caspian. Ils remontèrent les eaux de Crystal, gravirent forêts et falaises et aidés par Aslan arrivèrent sur les collines où ils aidèrent Caspian à livrer bataille. Après un duel contre Miraz, dans lequel Miraz fut tué par la trahison de ses propres conseillés, ils livrèrent bataille et la gagnèrent. Caspian devint donc roi de Narnia et les quatre enfants repartir chez eux.

L’adaptation cinématographique :

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copyright: Disney

Le film est assez fidèle au roman. Produit par Disney, il reste « gentillet » comme le le livre. Néanmoins, pour garder un certain rythme au film, certains personnages participent à la dernière bataille, comme Susan qui est normalement en retrait dans le livre. De plus, la bataille au château de Miraz a été inventée pour le film, ainsi que l’histoire d’amour entre Caspian et Susan, qui est inexistante dans le roman. Le côté brave du prince est aussi très accentué dans le film.

On voit donc ici le problème des adaptations cinématographique. Transcrire un roman à l’écran est assez difficile. Ici, Le Prince Caspian est un roman assez court. Il a fallu donc rajouter des scènes ou en modifier certaines pour combler les blancs ou garder un rythme afin que le public ne s’ennuie pas. Dans ce genre de film, le public s’attend à de grandes batailles, donc la production en rajoute.

Le film reste néanmoins fidèle et cela donne une prolongation à l’univers du roman.

Interview de Stephenie Meyer pour Les âmes vagabondes

Cette interview met en évidence ce que pense l’auteur de la transcription de son roman en film, du choix des acteurs et de l’importance de ce choix pour la sortie du film. Elle les pensaient plus vieux, proche de la trentaine, mais avec l’adaptation qui touche un public plus jeune le fait de prendre des ados était donc une bonne chose pour l’identification des personnages. Ainsi que sur l’univers de l’auteur et de quoi elle s’inspire. La suite du roman sera plus difficile à écrire car elle ne s’imagine plus les personnages mais voit les acteurs du film et doit ainsi prendre du recul face au film pour ce replonger dans ses personnages . Même pour les écrivains, l’adaptation cinématographique change leur regard sur leur propre livre.

Il était une fois … les contes novélisés

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copyright: Michel Laffon/abc

Once upon a time, Odette Bean

En juin 2013 sortait la novélisation de la série américaine Once upon a time créée par Edward Kitsis et Adam Horowitz sortie en 2011 sur Abc aux Etats-Unis.

La série raconte l’histoire d’Emma, la fille de Blanche-Neige et du Prince Charmant, envoyée dans notre monde quand elle était bébé pour les sauver, 28 ans plus tard, d’une malédiction jetée par la Méchante Reine. Les personnages de contes de fées, du Royaume enchanté, se retrouvent donc piégés dans notre monde, d’un maléfice qui leur ont fait perdre la mémoire et où le temps ne s’écoule plus. Ils sont tous sous les « ordres » du maire de la ville de Storybrooke, Régina (la Méchante Reine au Royaume enchanté), qui, elle seule, connait la vérité.

Dans la novélisation (qui est une adaptation sous forme romanesque d’un film, d’une série télé ou d’un jeu vidéo), le roman est centré sur le trois points de vues : celui d’Emma, l’héroïne, celui de Blanche-Neige au Royaume enchanté et de Mary-Margaret (Blanche-Neige)  à Storybrooke.  On a donc accès aux pensées des personnages par rapport à la série. Il reprend la série mais certains détails ou histoires sur certains personnages des contes ne sont que relatés, contrairement à la série télévisée qui les montre.

Les problèmes de la novélisation :

La novélisation est le résultat d’un film adapté en roman. Contrairement aux adaptations cinématographiques qui sont tirées d’un roman, la novélisation est le résultat du « vu » au « lu » et pas l’inverse, il est donc très difficile de recréer un univers après la série et on ne peut pas faire appel à notre imagination car on sait déjà comment sont les personnages, les lieux, …  De plus, l’auteur doit respecter divers contraintes et à la lecture, on voit apparaître un scénario plus qu’un roman.  La novélisation permet ainsi de nous replonger dans l’univers de la série et de connaître les pensées des héros. Néanmoins, elle n’apporte rien d’autre.

Bien que considérée comme un produit dérivé et commerciale, elle permet à un fan de la série d’avoir une prolongation à l’univers de la série, mais pour un lecteur qui ne connait pas la série, elle n’a aucun intérêt car il ne pourrait pas se plonger dans le livre et s’identifier au personnage par l’écriture très spéciale utilisée.

Mais avec cette novélisation, on remarque que de plus en plus de contes de fées sont adaptés au cinéma (mais aussi séries ou pubs) ou sous un autre format (albums et aujourd’hui beaucoup de romans). Il est revenu à la mode, modernisé et est adapté même aujourd’hui dans les dystopies (Cinder et Scarlet de Marissa Meyer). On peut alors remarquer que les contes sont éternels et qu’ils trouvent toujours un moyen de revenir. Car, on le sait, le cinéma mais aussi Disney les feront prospérer « jusqu’à la fin des temps ».

Un jeu interdit, Lisa Jane Smith

 

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Copyright image: Michel Laffon

Lorsque l’on mêle le trio amoureux de Journal d’un vampire (L.J. Smith) avec le Chair de poule le Parc de l’horreur et l’intrigue du film Jumanji, on obtient Un Jeu interdit de Lisa Jane Smith. Un roman mêlant amour et jeu de rôle.

Ici, l’héroïne Jenny, afin d’organiser une fête pour l’anniversaire de son copain, achète un jeu dans une sombre boutique au fond d’une ruelle. Le vendeur, beau et sombre (respectant les clichés des sagas fantastiques ados), la met en garde sur la dangerosité de ce jeu. Elle repart avec et se retrouve coincée dans le jeu avec ses amis, elle devra alors franchir toutes les portes d’une demeure maléfique et en sortir avant l’aube.

En tant que grande amatrice de Bit-lit (livres de vampires), je ne suis pas passée à côté de l’auteur Lisa Jane Smith, connue pour la saga Journal d’un vampire et Nightworld, sagas littéraires mêlant fantastique, trio amoureux, vampires et loups garous. En découvrant la couverture d’Un Jeu interdit, j’ai cru tout d’abord à une nouvelle saga. En effet, la couverture présentait une fille regardant un garçon sombre, aux yeux bleus, à la fenêtre. La couverture renvoyait à tous les clichés présents dans ses sagas. Néanmoins, en lisant le quatrième de couverture, je me suis rendue compte que, bien que le trio amoureux était respecté, l’histoire n’avait rien à voir avec les vampires mais avec les jeux de rôles et les demeures maléfiques. Cela m’a rappelé certains Chair de poule que j’avais apprécié avant les sagas vampiriques et je me suis donc laissée tenter.

Dans Un Jeu interdit, Jenny, la narratrice, est un personnage à qui tout réussit, elle est belle, franche, ingénue et va se révéler au fur et à mesure du jeu, elle est entourée d’amis stéréotypés (Dee et Audrey se détestent, les deux autres sont très proches et le dernier est renfermé) et accompagnée de son petit ami, Tommy, jaloux et possessif qui fait penser au capitaine de l’équipe de football américain du lycée. En retard pour l’organisation de la fête de son copain, Jenny s’aventure dans un quartier peu fréquentable (allez savoir pourquoi …) afin de trouver «L’IDEE» mémorable pour la soirée. Perdue et suivie, elle trouve «LA» boutique dans laquelle se réfugier et fait alors la rencontre du vendeur, Julian, personnage étrange, beau et ténébreux (et immortel qui plus est) représentant à lui seul le cliché de l’amoureux surnaturel… Julian lui vend alors «Le» jeu étrange de la boutique et malgré le danger que lui inspire ce jeu et ce vendeur elle le prend quand même… et, comme on le pressentait dès le début, entraîne ses amis avec elle! Ils vont alors se retrouver dans une demeure qui leur fait vivre leurs pires cauchemars et où le maître du jeu n’est autre que Julian.

Néanmoins, malgré un amalgame de cliché au niveau des personnages et de fortes ressemblances entre Tommy, le gentil copain avec Stephan Salvatore (Journal d’un vampire), le «gentil» vampire, ainsi que Julian, l’immortel et bad boy avec Damon Salvatore, le «méchant» vampire; l’intrique reste originale. Elle rappelle un certain jeu … Jumanji! Qui nous faisait peur étant petit et dont les bruits de tambour, provenant du grenier, sont toujours aussi présents. Ainsi que les jeux de rôles et de plateaux auxquels on joue aujourd’hui.

Malgré le fait qu’on ne s’identifie pas aux personnages, on vit avec eux le jeu qui nous tient en haleine durant 630 pages. On joue nous aussi et on se retrouve incorporé dans le jeu dans lequel on doit sortir indemne en même temps que les personnages. Il rappelle Le Parc de l’horreur, de R.L. Stine où l’on embarque à bord des attractions et où l’on se retrouve bloqué dans le parc jusqu’à la fin. L’angoisse est omniprésente et l’on est projeté dans une sorte de maison hantée où chaque pièce est un nouveau jeu. On a l’impression d’avancer dans un labyrinthe et chaque page que l’on tourne nous fait rentrer dans une nouvelle pièce, un nouveau couloir.

On vit l’œuvre come un jeu, on est dans l’action du début à la fin, on entre dans l’œuvre et on ne capte plus rien autour de nous. On a qu’une hâte, c’est d’arriver au bout de ce labyrinthe. De plus, certains passages nous rappelle des œuvres d’enfances, tel que l’angoisse des premiers Chair de poule et de certains films tels que Jumanji, ou épisodes de série, comme les faits moi peur ou épisode d’halloween de Buffy contre les vampires. Ce livre fait appel à notre imagination (on arrive très bien à se projeter dans la demeure et à en imaginer le moindre de ses recoins) mais aussi à notre vécu littéraire ou filmique.

Quand les anges déchus font de l’ombre aux vampires …

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Copyright image: Bayard Jeunesse/Fernanda Brussi

Lorsque l’on mêle la romance de Journal d’un vampire (L.J. Smith), ou celle de Twilight, avec une version remaniée d’un passage de la Genèse évoquant la chute du paradis des anges tentés par de jeunes mortelles, on obtient Damnés, de Lauren Kate, un roman adolescent mêlant fantastique et histoire d’amour sous l’auréole brisée d’anges déchus.

La saga littéraire est devenue une source aujourd’hui inépuisable d’histoire en tout genre. Depuis des années, elle fait émerger surtout des histoires fantastiques où se mêlent histoires d’amours paranormales, meurtres et magie. Mais, force est de constater que les personnages se retrouvent les uns dans les autres dans les différentes sagas et qu’ils gardent les mêmes caractéristiques, qui sont devenus propres au roman fantastique jeunesse.

On peut donc voir à travers Damnés, des personnages inspirés de Journal d’un vampire. L’héroïne, Luce, étrange reflet du nom de Lucifer, n’est que la pâle copie d’une Elena perdue entre ses deux vampires. L’une orpheline et l’autre éloignée de ses parents, cloîtrée dans une sorte de lycée asile pour cas dangereux pour avoir brûlé vif, par accident, son petit copain; les deux filles vivent au jour le jour et tentent de se remettre de leur drame respectif. Le problème adolescent vient alors se poser : comment faire lorsque l’on est belle et mal dans sa peau pour se remettre d’un drame? Et bien, tomber amoureuse d’une créature paranormale et d’une autre pour compliquer encore plus les choses parait alors une bonne idée. Car c’est de ses histoires que le public Young Adult raffole : le trio amoureux. Luce se voit donc attirée par deux anges, l’un dont son attirance en vient à l’obsession : Daniel (prénom peu approprié pour un ange déchu qui le décrédibilise totalement), un jeune homme désagréable et froid qui la repousse constamment de peur de lui faire du mal; et Cam, ange déchu brun ténébreux, conspirateur, tentateur et bad boy qui ne la laisse pas indifférente … Impression de déjà vu? Et bien oui, les deux garçons ne peuvent que se comparer aux deux vampires, Stephan et Damon, qui, à part leur prénom et leur statut sont le miroir caractéristique des deux anges. L’un a peur que sa soif de sang ne prenne le dessus, et l’autre l’encourage à se « lâcher » totalement (ces deux personnages pouvant se comparer aisément à Angel et Spike de Buffy).

L’héroïne est entourée d’amis et d’ennemis stéréotypés : Penn, petit intello, proche des professeurs est digne d’une Hermione Granger. Gabbe, blonde, superficielle, habillée à la mode (même dans un asile), fait de l’ombre aux accros shoppings B. et S. de Gossip Girl. Et Ariane, l’ange déchu, rebelle et loufoque, peut rivaliser avec une certaine vampire Alice Cullen. Néanmoins, leur passé est basé sur leur chute du paradis.

Quant aux histoires d’amours, elles sont toujours si fortes que les personnages ne peuvent résister longtemps à se mettre ensemble… Mais est-ce bien raisonnable quand on sait que le premier a fini brûlé vif ? Là, vient l’attirance inexplicable du paranormal…

Toute l’histoire de Damnés se déroule au centre de réinsertion, une sorte de lycée, où les anges camouflent leur malédiction (un peu comme les Cullen de Twilight), entouré par un cimetière datant de la guerre de sécession. Tout comme Journal d’un vampire, qui mêle lycée et ville historique datant elle aussi de la guerre de sécession. Hasard ou similitude… ? Ces lieux deviendront le théâtre de drames et de troubles mystérieux qui animent les récits fantastiques et qui sont indissociables des romans jeunesses. Car oui, on le sait, la référence historique, reprise et reprise, de la guerre de sécession reste une thématique inépuisable qui renvoie aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif, à un Abraham Lincoln chasseur de vampire et à des sorciers et sorcières esclaves venant aider nos héros d’aujourd’hui contre la menace vampire ou lycan. Mais force est de constater qu’une histoire d’ange vient renouveler l’éternelle histoire de vampire et de loup garou qui envahissent les livres jeunesses de ces dernières années. Tout en restant dans le mélodrame paranormal, pour adolescente vampirisée, il renoue avec le genre fantastique et sombre de la littérature de jeunesse Young Adult.

Racheté par Disney pour l’adaptation cinématographique et attendu dans les pays anglo-saxon, la saga  promet une explosion record au cinéma dans la lignée Twilight. Car, il faut bien se le rappeler, quand « le lion s’éprend de l’agneau » (CF Twilight), cela fait des étincelles au box-office.

Le Labyrinthe

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copyright image: PKJ

Récemment, j‘ai lu Le Labyrinthe, un livre jeunesse écrit par James Dashner. J’ai adoré ce livre car il nous fait rentrer dans un univers d’énigme et apocalyptique. Le héros, Thomas, arrive dans une « boîte » au milieu d’un bloc entouré d’un gigantesque labyrinthe, où d’autres garçons l’attendent. Il ne sait pas d’où il vient, qui il est (mis à part son prénom) et comment il est arrivé ici. Les autres « blocards » ont le même trou de mémoire et essaient de s’organiser à l’intérieur de ce bloc. Le labyrinthe qui entoure le bloc est une création des « Créateurs » qui envoient des vivre et autres objets utiles aux blocards pour leur survies. Le labyrinthe autour du bloc s’ouvre la journée pour laisser les garçons trouver une possible sortie et se referme la nuit. La nuit, les murs se déplacent et le labyrinthe n’a ainsi jamais les mêmes couloirs. Il renferme d’infâmes créatures, les Griffeurs, mi-vivantes, mi-robots, qui en piquant transforment les garçons en leur faisant récupérer des brides de leur mémoire passée dans laquelle ils voient la Terre en feu et la « braise ». Thomas va essayer de s’intégrer au groupe et de découvrir les secrets du labyrinthe. Il va devenir « coureur » afin de trouver une sortie et va vite découvrir que le labyrinthe est insoluble et qu’il n’est qu’une épreuve destinée à un plan bien plus grand des créateurs, en rapport avec une irruption solaire et un virus…

Un mélange d’Hunger Games, d’une société multinationale fictive de recherche pharmaceutique, Umbrella Corporation, de Resident Evil mélangé à un monde post-apocalyptique entrelacé dans un labyrinthe hermétique où le dénouement final sera des plus surprenant!

Adapté au cinéma, il sera à l’affiche le 22 octobre 2014. Pas de bande-annonce pour le moment, mais l’affiche du film promet un labyrinthe grandiose qui a l’air fidèle à celui du roman…

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copyright image: Allociné

Maléfique, 28 Mai 2014

Reprise du conte « La belle au bois dormant » et du dessin animé Disney de 1959 du point de vue du personnage de Maléfique

Les adaptations cinématographiques

Les adaptations cinématographiques

copyright: atomicjeep (photographe) source: Flickr

Dans ce blog, les articles seront centrés (pour la plupart) autour des adaptations cinématographiques et leur comparaison avec le roman initial. La novélisation sera aussi un thème abordé. Ce blog, à part être un atout pour la suite de ce master, viendra compléter mon mémoire sur le thème des adaptations.